FOCUS SUR LES ASSISES NATIONALES 2017

Les 23 et 24 mars dernier, PARCOURS & SENS assistait aux Assises Nationales des EHPAD, des résidences autonomie et des résidences seniors. Organisées par LE MENSUEL DES MAISONS DE RETRAITES, en partenariat avec AGE VILLAGE et GERONTONEWS, elles rassemblaient les professionnels publics et privés du secteur. Au travers de conférences, séances plénières et ateliers, cette rencontre a permis de traiter de sujets importants qui font l’actualité : l’avenir des EHPAD, la situation des résidences seniors, la gouvernance dans l’associatif et certains programmes de candidats à la Présidentielle. PARCOURS & SENS  vous transmet son focus.

L’avenir des EHPAD

Tous les intervenants de la table ronde, Geneviève GUEYDAN, Directrice Générale de la CNSA, Sophie BOISSARD, Directrice Générale du groupe Korian, et Albert LAUTMAN, Directeur Général de La Mutualité semblaient partager la même vision de l’avenir des EHPAD. Ces derniers seront de plus en plus médicalisés et devront s’intégrer dans des filières de soins, comme cela est déjà le cas en Allemagne. En effet, d’après Sophie BOISSARD, « l’Allemagne a 10 ans d’avance sur la France ». La fluidité du parcours des patients/résidents ne pourra se faire sans la mise en place de systèmes d’informations compatibles. Pour ce faire, il est absolument nécessaire que les pouvoirs publics définissent un cahier des charges commun et imposé à tous les acteurs. Une telle mesure implique des investissements importants, que les acteurs actuels ne sont pas en mesure de supporter.  La situation financière de l’état et des collectivités territoriales ne facilite pas la mise en place d’une telle démarche, si indispensable pour un meilleur accompagnement des patients/résidents et une optimisation des durées de séjour dans les établissements sanitaires. Cela implique une approche globale sanitaire/ médico-sociale.

L’actualité des résidences Services Seniors

Avec seulement 45 000 places aujourd’hui, le parc est amené à se développer fortement. La mise en place du forfait autonomie a permis aux acteurs d’inclure les services dans les loyers, et de trouver ainsi un modèle économique viable, sous conditions – pour le groupe DOMITYS –  d’un taux d’occupation élevé (98% pour les établissements en vitesse de croisière) et d’une capacité élevée (plus de 120 places).

Les réseaux DOMITYS et ESPACE & VIE ont cherché à évaluer le GMP moyen de leurs établissements, même si les résidences services séniors n’ont pas à faire cet exercice. Il est de 170 pour Domitys et de l’ordre de 300-350 pour Espace & Vie. Il s’agit d’un métier vraiment différent de celui des EHPAD, même si certains acteurs proposent des services d’aide à la personne (toilettes, aide à l’habillage…). La durée moyenne de séjour chez Domitys est de 6-7 ans.

Tous les acteurs sont unanimes pour créer un label résidences services. Il semble que celui-ci est en cours de finalisation. Douze critères auraient été définis : 6 pour l’immobilier et 6 pour les services.

La gouvernance du secteur associatif

L’apparition de nouvelles normes, l’augmentation du niveau technique exigé et la réduction voire la suppression des subventions des établissements associatifs amènent ces derniers à se regrouper. Si tous les intervenants ont à cœur de préserver la qualité des relations qu’ils entretiennent avec les autres administrateurs, la montée en technicité du métier pose la question de la composition des conseils d’administration. En effet, aujourd’hui, il apparait plus que nécessaire d’avoir dans ces conseils, des experts qui aident réellement les dirigeants à prendre des décisions adaptées.  Ces derniers, afin de préserver la raison d’être des établissements associatifs, à savoir être à but non lucratif et être des acteurs de l’innovation sociale, n’ont pas encore clairement avancé sur leur gouvernance, pour rendre celle-ci efficace et pérenniser la qualité d’accompagnement des personnes accueillies. Ce dernier point devrait être le seul objectif des administrateurs. Il est par ailleurs essentiel de définir clairement les prérogatives de chaque acteur. Définir qui décide sur quel sujet.

Enfin, il n’a pas été abordé la question de la vocation des associations à savoir être à « but non lucratif ». En effet, certaines associations ont déjà entamé ce changement en adoptant le même régime fiscal que les établissements privés commerciaux, afin de financer leurs investissements par des excédents/résultats, et retrouver ainsi une autonomie partielle à l’égard des financeurs. Cette troisième voie est certainement à explorer par les établissements associatifs pour être à nouveau force de proposition en matière d’innovation sociale.

Les projets des candidats à la Présidentielle

Les représentants de 3 candidats à la présidentielle ont débattu sur les projets des différents candidats : Isabelle LE CALLENEC, députée d’Ille-et-Vilaine, vice-présidente des Républicains, référente solidarités de François FILLON, Jean-Marc BORELLO, délégué national d’En Marche, président du groupe SOS, Jérôme GUEDJ, porte-parole de Benoit HAMON, conseiller départemental de l’Essonne. Si chacun a défendu son projet avec enthousiasme, il est néanmoins regrettable de ne pas voir les candidats défendre avec la même énergie que leurs représentants, leurs projets d’accompagnement des personnes âgées. Une idée toutefois à retenir : afin de maintenir l’équilibre financier des établissements associatifs, il a été proposé de mettre en place des tarifs différenciés en fonction des revenus des résident(e)s. Il sera intéressant de voir si cette proposition sera retenue par le futur Président de la République.

Guillaume HUG de LARAUZE

 

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